(001), ses connaissances médicales lui ont vraiment sauvé la vie, à nova. au début, le stress horrible de devoir s'occuper elle-même de ses plaies a été presque paralysant, mais on peut aisément dire que l'instinct de survie a fait le travail. nova, c'est la fille capable d'au moins ça, d'appliquer ses connaissances médicales dans toutes les circonstances- elle a des bons réflexes à ce niveau-là, capable d'aider les autres et de rester vivante comme ça. ce n'sera jamais grâce à ses muscles surpuissants qu'elle aura la moindre valeur dans un monde comme celui-ci. (002), nova, c'est un peu une smartass qui aime avoir le dernier mot à tout: ses premières armes de défense sont la capacité à être sardonique et excessivement critique, histoire de mordre les autres avec cette peine qu'elle ressent en elle. aussi bienveillante qu'elle peut être, la blonde, elle n'aime pas qu'on lui dise quoi faire, ce qui "serait le plus sage de faire" ou elle n'sait quoi. autrefois, on l'appelait "indépendante", nova, du genre who don't take people's shit parce qu'elle a son caractère et sa capacité à toujours répondre. nova, elle a survécu en solo depuis si longtemps maintenant, qu'elle est presque devenue une p'tite solitaire, qui ne se fie qu'à son jugement- quitte à être têtue. (003), elle n'a jamais été une fan des armes- bien au contraire, elles l'effraient plus qu'autre chose, notamment à cause de tout c'qu'elle a vu, dans son temps à l'hôpital: tellement de victimes à cause d'armes que d'autres utilisaient presque sans comprendre la violence avec laquelle ils agissaient. peut-être aussi est-ce parce que nova, elle n'a jamais eu de père à l'américaine, qui lui a foutu une arme dans les mains quand elle était gamine pour "lui apprendre à se défendre". nova, elle aurait été du genre à n'pas pouvoir se défendre - à part, peut-être, avec sa bombe au poivre - si elle se faisait attaquer. malheureusement pour elle, c'est encore le cas aujourd'hui, alors elle préfère la discrétion à l'attaque. elle est du genre maligne, après tout. (004), avant, nova était une jeune femme facilement sociable et joviale qui n'aimait pas spécialement la solitude. maintenant, il semble qu'il n'lui reste que ça. ça, et l'assurance de presque ne pouvoir se fier qu'à elle-même. de toute manière, quand elle s'attaque trop aujourd'hui ou quand les autres semblent "trop concernés" par ce qu'elle compte faire de sa vie, elle a pris l'habitude d'envoyer balader les gens, avec son caractère. si elle a bien appris une chose de tout ça, c'est de n'pas espérer que tout finira par s'arranger. (005), car concernant l'avenir aujourd'hui, nova est une cynique: elle lèvera un sourcil circonspect à toutes les personnes croyant encore à l'arrivée de l'armée, au secours des politiques ou elle n'sait quoi encore. et sans le dire ouvertement - du moins, au-delà des expressions traitresses de son visage - elle serait bien prête à juger tous ceux qui auraient la folie de chercher ne serait-ce qu'un brin d'espoir dans ce monde post-apocalyptique dans lequel ils vivent tous, aujourd'hui: à quoi bon? son pire cauchemar serait de tomber enceinte dans un monde pareil- le pire, c'est que sans contraception, sans préservatif accessible comme avant, ça pourrait bien arriver, au moindre faux pas. alors ouais, les faux pas, que ce soit à ce niveau-là ou à d'autres, elle n'se les autorise pas vraiment. pourtant, l'affection, le simple fait de pouvoir porter ses sentiments sur elle, à la vue de tous, comme une fille honnête et presque niaise, ça lui manque. (006), son échappatoire à nova, ça a toujours été le dessin: c'est ainsi qu'elle a pu apprendre pas mal de ses cours de médecine, ainsi qu'elle a su se défaire, souvent, de ce stress ambiant, propre aux grandes villes ou même à la voie qu'elle avait choisie. c'est aujourd'hui l'occupation qui lui manque le plus, quand bien même la blonde ait, dans son sac à dos, un carnet assez épais et quelques crayons. les occasions sont rares pour vraiment s'occuper et oublier le monde: il n'y a bien eu qu'avec sebastian, dans la sécurité de son isolement, qu'elle a pu, il y a peu, reprendre cet art. aujourd'hui, celui-ci lui permet de garder quelques souvenirs de son passé, des gens qu'elle a perdus, des visages qu'elle se sent perdre de sa mémoire, à mesure que le temps continue d'avancer. (007), pendant longtemps, nova a majoritairement compté sur les restes de nourriture "moderne" pour se nourrir- elle a failli crever de faim à plusieurs reprises, en essayant de chercher quelque-chose, quoique ce soit, n'importe quoi. la chasse, ça n'a jamais été en elle, et pendant des mois et des mois, la blonde s'est refusée à aller jusque-là. mais l'instinct de survie a été plus fort que tout. ça a commencé avec un petit animal habitué aux humains, du genre une poule, puis elle s'est adaptée: lapins, rongeurs, oiseaux, elle a survécu comme ça aussi, grâce à une certaine capacité d'adaptation dont elle avait bien besoin. nova n'en est certainement pas, pourtant, du genre à aller s'attaquer à du gros gibier; au fond, elle a voulu exister pour sauver des vies, pas pour les prendre, alors le moindre sang sur ses mains la répugne plus que quoique ce soit. (008), l'hygiène a toujours été quelque-chose de très important pour nova; alors même si ça peut sembler bizarre, une brosse à dents et un bloc de savon sec ont tout de suite été des éléments qu'elle a préparés dans ses affaires, lors de l'évacuation de la ville de san francisco. aujourd'hui, elle les a encore: sa brosse à dents dont elle se sert tous les jours, et son savon. la blonde serait capable de perturber tous ses "plans" de la journée pour se défaire de la sueur collant à sa peau, ou des empreintes du temps qui passe. paradoxalement, ce n'est pas pour autant qu'elle est à l'aise à montrer son corps: surtout celui qu'elle a "acquis" après le blackout. ces cicatrices disgracieuses, ces traces de brûlure, marquant encore les jointures de ses mains, ou ses épaules. chaque cicatrice qu'elle a aujourd'hui, est synonyme d'une histoire désastreuse dont elle ne veut pas parler, mais qui saute aux yeux. alors ouais, elle n'préfère pas se montrer. de toute manière, ils n'ont pas ce luxe. (009), nova a grandi dans l'oregon avec sa mère, et sa petite sœur, kate. quand elle avait huit ans, toutes les trois ont déménagé à san francisco, pour y avoir une vie plus "dynamique": nova n'a jamais eu le cœur de quitter cette ville et sa famille, pas même pour ses études. elle se pensait proche de sa sœur- très proche, même. c'était sans compter sur le départ brusque de kate, un beau jour comme ça: elle a fugué avec son petit-ami, quelques trois semaines avant que des histoires de pandémie ne fassent trembler la californie. avec les évacuations, le blackout, tout ce qui est venu après, nova n'a jamais revu sa petite sœur, et n'a aucune idée de ce qui a bien pu lui arriver: tout ce dont elle a conscience - ou à moitié en tout cas - c'est de la rancœur qui dort en elle: peut-être que si kate n'était jamais partie, leur mère ne serait pas morte. peut-être que si kate était là aujourd'hui, elle n'se sentirait pas si seule et abandonnée. pourtant, c'est le désir de retrouver sa soeur, coûte que coûte, qui permet à nova de continuer. en voilà un, d'espoir désespéré, qu'elle s'autorise à avoir. (010), la jeune femme se sent avoir perdu beaucoup, du privilège de simplement pouvoir profiter de la vie et aimer celle-ci. parfois, elle se demande de ce que ça faisait, déjà, de plonger dans un bain chaud ou sous une couette douillette. de la saveur d'un petit plat préparé par sa mère. elle se surprend, d'autres fois, dans des élans de nostalgie, à envier la nova du passé, qui avait partagé tant de moments avec les siens: des fêtes de noël où les cadeaux avaient semblé être au centre de toutes les attentions- quelle naïveté, se dirait-elle presque. elle se souvient qu'elle aimait régulièrement, passer chez un fleuriste en bas de chez elle, pour acheter un beau bouquet à mettre dans son salon, pour faire joli. si elle avait peu à peu repris des habitudes niaises et stupides comme ça, auprès de sebastian, dans le monde de la survie, il n'y a plus rien de tout ça. ni la saveur et le bonheur des noëls partagés, ni le luxe de pouvoir cueillir des fleurs, ou prendre un bain, ou regarder la télévision, pelotonné sous une couverture. et la californie de toute manière, est aujourd'hui bien loin.

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